La reliure lyonnaise, un véritable bouclier contre le temps
La reliure, véritable protection du registre
Puis, une couture dite « brochure » a pu rassembler entre eux les 12 cahiers que comporte ce registre. Cette technique, qui consiste à coudre les cahiers du registre entre eux sans ajout de rubans ou de ficelles (servant habituellement à « relier » le corps d’ouvrage à la couvrure), est identique à l’originale et permet d’apposer une couvrure souple.
La couvrure doit ici d’abord être restaurée avant d’être rattachée.
Reliure lyonnaise, bandes de cuir décorées de dorures, passementeries…
À son arrivée dans notre atelier, celle-ci présentait une large coupure sur le plat avant et de nombreux manques. L’intégralité du rabat avait également disparu.
Pour un traitement adéquat, la couvrure démontée doit être remise à plat : en effet, le parchemin, une matière vivante, a beaucoup bougé et s’est rétractée au fil des ans. Les lacunes sont comblées à l’aide de peau de parchemin et les déchirures consolidées sur le côté intérieur de manière à préserver l’aspect extérieur du registre. Le rabat, quant à lui, est entièrement recréé dans le respect de la signification esthétique et historique du registre (en accord avec l’article 5 du Code éthique de l’E.C.C.O.*). À noter que la restauration reste visible, n’ayant pas pour but de feindre l’ancien.
Ainsi, ce registre a été restauré non seulement dans le respect des normes en matière de restauration, mais également dans l’esprit de la reliure lyonnaise : une couvrure souple et néanmoins robuste, qui tient uniquement par ses coutures et ses liens. Typique du Dauphiné et fortement imprégnée de la mode italienne, on la retrouve plus généralement dans le sud-est de la France, où le registre retournera après sa cure de jouvence dans notre atelier corrézien.